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Nos actions





RAPPORT ANNUEL  DES ACTIVITES
DE L’ADDAD
 (Juin 2013 à Juin 2014)

Sommaire


v Préambule 

v Poursuite des réunions hebdomadaires des groupements de bonnes des communes

v Accueil et soutien des Aides Domestiques victimes de maltraitances

v Sensibilisation des Aides Ménagères et Domestiques encore  non organisées et l’opinion publique.

v Formation juridique et militante

v Nouer un réseau national.




v Préambule :

L’ADDAD est née il y a 3 ans de la volonté de faire entendre la voix de celles qui subissent sans rien dire. Elle est née par ce que « nous aussi nous avons des droits ». L’ADDAD est aujourd’hui active dans les 6 communes du district de Bamako, de la région de Koulikoro et de Ségou à travers 14 groupements dont 12 à Bamako. Elle est crée par les aides ménagères et travailleurs domestiques  

L’ADDAD a un bureau exécutif national de 11 membres avec un animateur juriste, une secrétaire, et une équipe d’intervention ; tous travaillant en tant que bénévoles. Le bureau se réunit chaque quinze jours, il a pour tâche l’accompagnement des groupements des bonnes des quartiers dans les réunions hebdomadaires au niveau des points focaux, les comptes rendus des réunions hebdomadaires, les échanges d’idées, les propositions de solutions aux problèmes posés, l’exécution des décisions prises et la programmation des activités.

L’année 2013/2014 a permis de continuer et amplifier des actions commencées depuis 3 ans. Le bureau exécutif national de l’ADDAD est responsable de l’exécution du programme annuel, pour  une exécution méthodologique un plan de travail a été élaboré,  ce rapport est élaboré à cette fonction. Dans le cadre du programme annuel (de juin 2013 à juin 2014) soutenu  par les ONG Mama cash et SOLIFOND, les activités ont été exécutées à 100%, avec une satisfaction  de 80% suite à une évaluation.


v Poursuite des réunions hebdomadaires des groupements de bonnes des communes

De juin 2013 à juin 2014 ADDAD a évolué de 9 à 14 groupements dont 12 dans les six (6) communes du district de Bamako. L’ADDAD a crée un groupement à Koulikoro en 2ème région du Mali, un autre à Ségou en 4ème région. Les 1ère  et 3ème régions Kayes et Sikasso sont en projet. Les groupements du district de Bamako tiennent des réunions hebdomadaires assistés par une équipe de superviseurs constituée de quelques membres des différents groupes, formés par l’ADDAD.
Les réunions des groupements de bonnes
Tous les groupements ont bénéficié des équipements (lampes à batteries ou solaire, registres, règles, stylos, crayons, grandes nattes…) .Les réunions sont tenues régulièrement après les repas du soir, seul temps libre pour les bonnes. Chaque groupement des bonnes des quartiers a un registre pour l’enregistrement des membres, les procès verbaux  des réunions hebdomadaires, la liste des bonnes qui ont des cartes d’identification immatriculée  de l’ADDAD, la liste des bonnes dont l’ADDAD a établi  des contrats écrits entre elles et leurs patronnes.
- copie d’une carte immatriculée de l’ADDAD en annexe.
- copie des photos de quelques groupements en annexe.  
- copie d’un contrat de travail.

Le déroulement des réunions

 Le programme des réunions se déroule en 4 phases durant 2h 30mn en moyenne :
Ø Dans une première phase la présentation des nouvelles adhérentes est faite suivie de l’établissement de la liste de présence et de l’adoption de l’ordre du jour
Ø  La discussion et l’adoption des décisions constituent la 2ème phase des réunions
Ø La 3ème phase est consacrée à l’information et à la sensibilisation sur les droits des femmes ceux des travailleuses domestiques  en particulier et des bonnes mineures.
Ø Les réunions sont bouclées par le recensement des différents problèmes
Ø Les divers.

La création d’un groupe de supervision pour appuyer les groupements en difficultés

En dehors des réunions hebdomadaires, l’ADDAD provoque des réunions intergroupes au siège de l’Addad, 8 cette année, pour que tous les membres des groupements  de l’ADDAD  puissent se connaître, échanger  leurs expériences et motivations afin de créer plus de synergie entre jeunes leaders féministes dans la lutte des droits des femmes et des travailleuses domestiques. C’est à partir de ces réunions, qu’une équipe des jeunes leaders féministes s’est formée  pour:
ü Collecter les salaires tous les5 du mois, pour s’assurer du paiement effectif par les patronnes et redonner aux bonnes
ü Intervenir auprès des membres des groupements des bonnes en difficulté, problème individuel et/ou collectif.



v Accueil et soutien des Aides Domestiques victimes de maltraitances 

Depuis deux ans l’ADDAD  a un siège et un centre d’accueil équipé. L’accueil à l’ADDAD consiste à recevoir et accompagner les bonnes en situation difficile (maladie, traumatisme, dépression…) ou victimes de violence.
Elles sont hébergées, soutenues  moralement et écoutées,  s’il le faut jusqu’à résolution des problèmes.  Elles sont juridiquement  assistées  si nécessaire notamment dans les cas de violence.
Pendant leur séjour au centre, elles sont  formées aux  droits des femmes et des aides domestiques,  ainsi que sur les différents risques de maladies sexuellement transmissible  (grossesses/contraception, les IST/SIDA…).
ü De juin 2013 à juin 2014, 134 filles (aides domestique) ont séjourné dans le centre avant d’être orientées vers du travail.
ü De juin 2013 à juin 2014 l’ADDAD  a établi 118 contrats de travail des aides domestiques. Le contrat est une nouvelle stratégie adoptée par l’Addad pour protéger ses membres.  C’est  un contrat tripartite qui engage  la patronne ou l’employeuse, l’aide domestique et la représentante de l’Addad. Il permet entre autre,  aux travailleuses domestiques  de se libérer pour participer aux activités  de l’ADDAD,  il garantie assistance à l’aide domestique à travers des interventions de l’Addad …

Toutes les bonnes en difficulté traitées ci-dessous et une centaine  d’autres nouvellement venues de leur village, ont séjourné au siège de l’ADDAD, avant d’être orientées. Durant leurs séjours en plus de l’hébergement et de la restauration l’ADDAD  fournit des kits d’hygiènes pour la toilette.

Cette année l’ADDAD a effectué 78 interventions sur le terrain dont :
ü 38 cas de non paiement de salaire 
ü 17 cas de maltraitance de la part des patronnes
ü 6 cas de disparition de bonnes
ü 1 cas d’abandon de bébé
ü 8 cas de grossesse non désirée
ü 2 cas de traitement des enfants des bonnes
ü 6 cas de Bonnes malade

Chaque cas traité tient compte évidemment de l’avis des filles.


Les problèmes
Résolution des problèmes par l’ADDAD

Les cas de non paiement des salaires sont du le plus souvent  à ce que les bonnes craquent et partent du jour au lendemain.  Les patrons refusent de leur donner leur du, argumentant qu’elles n’ont pas donné de préavis ou qu’elles ont cassé de la vaisselle, des pots de fleur…. A noter que les employeurs  n’honorent pas le payement mensuel !

·        les 35 bonnes ont récupéré toutes  leurs salaires
·        3 sont en cour de paiement
·        l’ADDAD a commencé  la sensibilisation  des employeuses à accepter  de signer des contrats de travail  entre elles, l’aide domestiques et l’Addad
Les violences sur les bonnes se traduisent par la sévérité des patronnes envers les bonnes, le viol sexuel par un membre de la famille de la patronne, les bonnes battues, le traitement esclavagiste des bonnes.

- Les 17 bonnes ont été accueillies au centre de  l’ADDAD
- L’intervention  de l’ADDAD se fait a deux niveaux :
·        auprès de la  patronne, pour comprendre dans quelle circonstance la violence a été commise
·        auprès de  la police pour des cas de sanction  
Résultats :
·        10 patronnes ont payé les frais d’ordonnances et de traitement,  suite aux blessures dues aux coups sur les bonnes
·        2 les faits ont été niés par le patron, on n’a pu rien faire
·        Le cas de viol a été déclaré à la police qui a déclaré le patron non coupable !
·        5 cas de dépressions dus aux mauvais traitements, elles ont été écoutées et soutenues moralement et réorientées  vers d’autres patronnes avec  un contrat
La disparition de bonnes
·        1  a suivi un charlatan, retrouvée grâce aux  groupements de bonnes des quartiers, elle a été accueillie à l’Addad, puis elle est retournée au village
·        1 s’est enfuie à cause de la sévérité  du patron, retrouvée par le groupe de supervision, elle est allée chez un autre patron avec un contrat
·        1 ne parlant pas bambara s’était  perdue dans la ville de Bamako ne retrouvant pas son lieu de travail, une personne dans la rue lui a indiqué le bureau de l’Addad, et nous l’avons ramenée.
·         1 n’étant pas nourrie où elle travaillait, elle s’est enfuit avec son amie qui l’a amenée à l’ADDAD.  Après avoir rencontrée sa patronne, ignorant le problème, aujourd’hui elle est bien traitée
·        1 malade ne pouvant plus donner satisfaction à sa patronne, nous l’avons soignée puis elle a souhaité retourner au village
·        1 nouvellement venue, a eu du mal à s’adapter à la vie à Bamako et est retournée au village après avoir été accueillie par l’Addad
Abandon d’enfant
·        la bonne a abandonné l’enfant chez sa patronne qui l’a placé en pouponnière. La bonne a été retrouvée à la prison des femmes. Puis libérée grâce à l’intervention de l’Addad, elle n’a pas voulu garder l’enfant car elle manque de moyens et c’est  inacceptable dans son village où elle veut retourner. Depuis elle a disparu, on est toujours à sa recherche
·        1  le père a été trouvé et a reconnu l’enfant. Il en  assure aujourd’hui la charge.

Cas de grossesse
·        8filles en état de grossesse ont été  abandonnées par les hommes :
Ø Intervention de l’Addad par voix de dialogue six (6) pères ont fini par reconnaitre l’enfant, et assument leur charge
Ø pour les deux  autres
l’affaire a été portée à  la brigade des mœurs, l’Addad suit.
Cas de traitement des enfants des bonnes
·        Pour 2 par manque de moyen, les enfants ont été orientés à l’hôpital, le traitement a été pris en charge par l’ADDAD, malheureusement 1 enfant est décédé. Pour l’autre la mère est retournée au village de son premier fiancé qui l’a accepté avec l’enfant.
 Cas de traitement des bonnes
6  malades ont été accueillies et traitées par l’ADDAD avant l’arrivé de leurs parents



v Sensibilisation des Aides Ménagères et Domestiques encore non organisées et  de l’opinion publique.

Activités au niveau national

Dans ce cadre, outre  la sensibilisation au cours des réunions hebdomadaires des groupements de l’ADDAD et celle lors des rencontres inter groupes, l’ADDAD a organisé de grandes activités :
Ø 1er juin 2013 journée des bonnes, beaucoup de nouvelles bonnes ont participé activement à la journée et les employeuses aussi. (Copie rapport annexe)
Ø Jeudi 7 novembre 2013 : meeting co-organisé avec les femmes travailleuses du secteur informel en présence des journalistes de la  presse écrite  et parlée  et des autorités locales, rassemblant plus de 900 femmes. (Copie rapport annexe).
Ø 15 novembre 2013 : débat  en présence de 700 femmes « sur l’injustice  faite aux femmes et le droit des travailleuses domestiques » avec le groupement des femmes de l’UACDDDD (Union des Associations et des Coordinations d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis). Ce lien entre les deux organisations permet d’avoir des contacts directs avec les villages d’où viennent les bonnes.
Ø Le forum des travailleurs domestiques du 4 au 6 mars 2014 qui a rassemblé plus de 500 participants dont 300 bonnes et d’autres acteurs : autorités politiques et administratives, ONG…
Ø Participation visible de l’Addad à la marche du 1er Mai
Ø 1 er juin 2014, la journée annuelle des bonnes a été renouvelée toujours dans une bonne ambiance (Copie du rapport en annexe)
Ø Médiatisation :
o   Conférence de presse suite à chaque évènement
o   Un dépliant (Plaquette) est confectionné, il explique  historique, les objectifs et les luttes de l’ADDAD. Il est distribuer a tous et toutes les participant-es des activités.
o    Plusieurs articles sur la lutte de l’Addad dans la presse écrite      .
o   Six débats  dans les Radios :
§  Voix des jeunes
§  Des sans voix Kaïra,
§  Tamani
§  Niéta.


Activités en réseau

Au niveau national

L’ADDAD a commencé un partenariat par la mise en place d’une dynamique avec des ONG nationales (GRADEM, APSEF, APAF MUSO DAMBE, SOLI AM, MTC MALI « volet APAM »). En participant aux activités des uns et des autres une dynamique est en train de se construire avec  pour objectif de mutualiser les approches pour la mobilisation des aides ménagères/aides familiales dans les ménages et de développer les synergies possibles pour toucher un maximum de cible.

Au niveau sous-régional

 Grace à son appartenance au réseau UACDDDD et NO-VOX, l’ADDAD a bénéficié d’un partenariat avec les 163 organisations membres qui sont en majorité des organisations des femmes et des organisations  des Sans voix de la sous région. Cela a élargi/facilité le champ d’action  de l’ADDAD.: appui à la création de l’Addad à Ouagadougou au Burkina Faso

v Formation juridique et militante :

Deux séances de formations

Les 22 et 23 Novembre 2013, ont été tenus  au siège de l’ADDAD, des séances de formation  des aides ménagères et domestiques. Elles ont regroupé soixante (60) participantes dont les représentantes de chaque groupe de l’ADDAD des six (6) communes du district de BAMAKO. Le thème a porté sur le «Renforcement de capacités des membres de l’ADDAD pour l’effectivité des droits des aides ménagères et domestiques ».

L’atelier du soir du 24, 25 et 26 décembre s’est tenue à l’école de Lafiabougou à la forte demande des bonnes qui n’ont pas eu la permission des employeuses  lors de la première formation. (Copie du rapport de la formation en annexe).

Formation continue

L’ADDAD a un volet de formation continu porté par un membre du groupe de supervision compétent et l’animateur juriste lors des réunions hebdomadaires des groupements de l’ADDAD.

v Nouer un réseau national.

Trois nouveaux groupements ADDAD dans deux régions

Pour la mise en place d’un réseau national,  les adhérentes locales de l’ADDAD s’appuient sur les groupements des femmes de base d’UACDDDD pour atteindre les autres régions.
Par ce partenariat, l’ADDAD a organisé deux missions sur Koulikoro la 2ème région du Mali, du 16 et 17 Aout et du 13 au 14 septembre 2013 qui se sont soldées par la création deux nouveaux groupements de l’ADDAD
Le groupement de Ségou, 4ème région du Mali a été mis en place  suite a la mission du 18 et 19 Octobre 2013.

Des nouveaux  groupements prévus en 2015 dans deux autres régions

Pour  la 3ème région Sikasso, une première mission a été menée en octobre 2013, du 25 au 27, la sensibilisation continue par des contacts pour la création du groupement.
Pour Kayes la 1ère région  une mission  de l’ADDAD  est prévue dès l’obtention du feu vert de nos contacts locaux.

Recommandations pour renforcer le réseau national

Les groupements des régions ont besoin de formation en renforcement de capacité de lobbying pour se faire entendre auprès des patronnes et des autorités.

Présidente  Addad-Mali
Sitan Fofana
Secrétaire général  Addad-Mali
Massa Koné











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