Thème : « La migration
des jeunes filles rurales et les instruments juridiques et réglementaires ».
Date et lieu du Forum :
12 et 13 avril 2018 à la Cité des enfants - Bamako
Sous la co-présidence de
Mme la Ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et de
M. le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.
I.
Présentation
de l’ADDAD
L’Association
pour la Défense des Droits des Aide-Ménagères ADDAD est une organisation créée
en 2012 par les aide-ménagères du Mali afin d’améliorer leurs conditions de vie,
de travail et de mieux les protéger le long de leurs parcours migratoires. L’ADDAD est aujourd’hui
présente dans cinq (5) pays de la sous-région (Mali, Burkina, Togo, Bénin et Côte
d’Ivoire). L’ADDAD Mali compte aujourd’hui 800 filles migrantes domestiques.
II.
Contexte et justification
Au cours de cette
dernière décennie, une classe moyenne et aisée se développe dans les centres
urbains. Ce qui se traduit
pratiquement dans les familles par l’embauche de filles migrantes
qui assurent les travaux domestiques. Elles sont communément appelées
« bonnes » ou « boniches ». Malgré la ratification des
différents textes par les Etats comme la Convention Internationale relative aux
Droits de l’Enfant (CIDE), la Charte Africaine des Droits et du Bien Etre de
l’Enfant (CADBEE), la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de
Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF), les accords bilatéraux Mali-Cote
d’Ivoire, Mali Guinée, Mali Burkina-Faso portant sur la traite des enfants, malgré
les multiples efforts déployés par les organisations et associations pour la
protection et la défense des droits humains et malgré l’existence des
politiques et stratégies nationales pour la protection et la promotion de
l’enfant et de la femme, la situation des filles migrantes notamment celle des aide-ménagères
et domestiques reste très préoccupante. En outre, le Code de
travail dans nos Etats reconnait l’emploi de maison ou le travail domestique
comme un travail à part entière.
Cependant, à part la
Guinée Conakry, le Mali ainsi que d’autres pays de la CEDEAO n’ont pas encore
ratifié la Convention 189 de l’Organisation
Internationale du Travail relative à un travail décent aux travailleurs
domestiques et qui favorise le respect intégral des droits des filles migrantes
travailleuses domestiques.
Les filles
domestiques travaillent dans des conditions précaires, avec une rémunération
misérable qui atteint difficilement la moitié du Salaire Minimum Garanti (SMIG).
Ces aides ménagères et domestiques n’ont pas d’activité spécifique. Elles n’ont
pas de temps de travail fixe. Elles n’ont pas de jour de repos hebdomadaire encore
moins un congé annuel. Toutes ces situations d’exploitation violent les droits
de ces filles domestiques conformément aux textes et règlements si dessus
évoqués ayant reconnu les droits fondamentaux de ces filles et leur protection
partout où elles se trouvent.
Pour la plupart, analphabètes,
ces filles migrantes ayant quitté leur village pour trouver du travail en ville
se voient le plus souvent démunies, isolées et sans accompagnement. Selon les
observations et expériences des Associations pour la Défense des Droits des
Aides ménagères et Domestiques (ADDAD) dans l’accompagnement de ces filles, 60%
sont âgées de 9 à moins de 18 ans, donc des enfants.
Certains parents mêmes
envoient leurs enfants à l’exode pour aider la famille à trouver de quoi subvenir
aux besoins. En général, elles viennent d’un peu partout dans les pays et
souvent même au-delà des frontières.
Ces filles migrent pour diverses raisons :
pauvreté des familles, insuffisance d’opportunités locales, les accaparements et
mauvaise gestion des ressources naturelles, les guerres, les conflits, l’insécurité
alimentaire, le mariage précoce et forcé, la déscolarisation, la recherche de
trousseau de mariage, l’envie d’aller voir ailleurs (snobisme), la
méconnaissance des droits des enfants par les parents, etc.
Au cours de cette migration, elles subissent des abus et
violations de leurs droits les
plus fondamentaux, des souffrances atroces,
d’injustices de toutes sortes, etc.
Certaines filles tombent
enceinte. En plus, de la double peine qu’elles subissent, la
honte de retourner au
village avec un enfant avant d’être mariées et la perte de l’emploi, les
aide-ménagères enceintes sont abandonnées par les auteurs de ces grossesses
sans moyens financiers, ni soutien moral.
Après l’accouchement,
faute de moyens, elles et leur enfant tombent dans la précarité et payent
souvent de leur vie. Cela les pousse à l’abandon d’enfants ou même à l’infanticide.
A cela s’ajoute les difficultés d’obtention d’un nouvel emploi car des
employeurs ne veulent pas de fille-mère comme aide-ménagère. Désespérées et
désemparées, elles deviennent des proies faciles. Certaines se prostituent ou
se retrouvent esclaves sexuelles avec comme conséquences : des traumatismes,
des maladies, de la perte de confiance et l’atteinte à la dignité, etc.
Certaines n’échappent pas souvent à la prison.
Dans de but d’offrir à
ces filles domestiques un espace commun d’échanges, de réflexions et d’actions
pour leur protection et le respect de leurs droits, les Associations pour la
Défense des Droits des Aides ménagères et Domestiques (ADDAD) du Mali, de la
Côte d’ivoire, du Burkina Faso, du Togo et Bénin organisent un Forum Sous Régional
des Aide-ménagères et domestiques avec pour thème : « La migration des jeunes filles rurales et
les instruments juridiques et réglementaires ».
Ce Forum se tiendra
les 12 et 13 avril 2018 à Bamako. Il
regroupera les aide-ménagères de la sous région, les autorités régionales et regroupera les autorités nationales, régionales
et internationales.les structures et organisations de protection de l’enfance
et de promotion de la femme, les employeurs et filles domestiques,
les médias afin d’échanger et de proposer des stratégies en vue de mieux protéger
les intérêts matériels et moraux des aides ménagères par tous les moyens
juridiques et conventionnels possibles.
III.
Objectifs du forum
·
Objectif général
‐
Contribuer à la protection et au respect des droits
des enfants en général, des filles migrantes et aide-ménagères en particulier dans
l’espace CEDEAO.
·
Objectifs spécifiques :
‐
Echanger avec
les autorités et décideurs nationaux sur les vulnérabilités et droits des
filles migrantes y compris les aides ménagères,
‐
Sensibiliser l’opinion publique c’est-à-dire les
parents, les employeurs, les autorités, les acteurs de protection sur les
instruments juridiques et règlementaires protégeant les filles migrantes et
aides ménagères,
‐
Inciter les autorités et décideurs à s’engager pour l’amélioration
de l’environnement institutionnel protégeant les filles migrantes particulièrement
aides ménagères,
‐
Favoriser l’intégration des filles domestiques pour la
défense de leurs droits dans l’espace CEDEAO,
‐
Proposer des recommandations pour mieux améliorer les
conditions de vie et de travail des filles domestiques Aide-ménagères.
‐
·
Résultats attendus :
- Des échanges avec les autorités
et décideurs nationaux sont réalisés sur les vulnérabilités et droits des
filles migrantes y compris les aide-ménagères,
‐
L’opinion publique à savoir les parents, les
employeurs, les autorités, les acteurs de protection sont sensibilisés sur les
instruments juridiques et règlementaires protégeant les filles migrantes et
aide-ménagères,
‐
Les autorités et décideurs
sont incités à s’engager pour l’amélioration de l’environnement institutionnel protégeant les filles migrantes
particulièrement les aide-ménagères,
‐
L’intégration des filles domestiques aide-ménagères pour
la défense de leurs droits dans l’espace CEDEAO est favorisée,
‐
Des recommandations
sont proposées pour mieux améliorer les conditions de vie et de travail des filles
domestiques et aide-ménagères.
IV.
Méthodologie :
Discours, présentations et
échanges à travers des panels et travaux de groupe sketchs, chants et
témoignages. Propositions et recommandations à la fin de chaque panel activité.
Les communications porteront sur :
-
Travail des filles migrantes,
- Le droit des filles en mobilité dans l’espace
CEDEAO,
- La migration des enfants,
- L’emploi des filles mères,
- La Convention 189 de l’OIT
Ces présentations seront suivies de débats et de travaux de groupes. Les
résultats de ces travaux de groupes seront présentés en plénière pour une mise
en commun. Une déclaration finale sanctionnera le forum.
V.
Participant-e-s :
Ce forum regroupera plus de 200 participant-e-s dont des filles migrantes
(aide-ménagères des cinq pays), des employeurs et employeuses, des autorités
politiques, administratives et coutumières, inspecteurs et contrôleurs de
travail, inspecteurs de police, les organisations d’enfant et de jeunes, des
magistrats, des mouvements sociaux, associations partenaires, des ONG
nationales et internationales, Agences et organismes des Nations Unies, des
médias.
VI.
Lieu et durée
Cité des enfants, les 12 et 13 Avril
2018 – Bamako.
Les
structures du comité technique du Forum :
-
La direction nationale de la promotion de l’enfant et
de la famille (DNPEF)
-
La direction régionales de la promotion de la femme de
l’enfant et de la famille (DRPFEF)
-
Le CNDIFE
-
La céllule ntionale de la lutte contre le travail des
enfants (CNLTE)
- Conseil Consultatif
National des Enfants et Jeunes du Mali ( CCNEJ)
-
Terre des hommes Lausanne au Mali
-
Bureau National Catholique de l’Enfance (BNCE-Mali)
-
Association pour la Défense des Droits des
Aide-ménagères et Domestiques (ADDAD)
Liste des
participants au Forum
N°
|
Structures
|
|
Institutions de la République
|
1
|
Ministère de la promotion de la
Femme, de l’Enfant et de la Famille
|
2
|
Ministère de la sécurité
et de la protection civile
|
3
|
Ministère de l’emploi et
de la formation professionnelle
|
4
|
Ministère de l’éducation nationale
|
5
|
Ministère de l’Administration
Territoriale
|
6
|
Ministère des Collectivités
Territoriales
|
|
Services Techniques
|
7
|
Direction Nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille
|
8
|
Direction Nationale de la Police
|
9
|
Direction Régional de la Police
|
10
|
Gouvernorat du District
|
11
|
Direction Régionale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille
|
12
|
Brigade des Mœurs
|
13
|
CNDIFE
|
14
|
Cellule Nationale de Lutte contre le Travail des enfants
|
15
|
Cité des Enfants
|
16
|
Commissariats de Police
1-15 (1/2/3/5/6/7/10/11/12/14)
|
17
|
Maisons de la Femme
(rive droite)
|
18
|
Academies d’enseignement
(rive droite)
|
19
|
Tribunal pour enfants
|
20
|
Direction de Bollé Femmes
|
|
Partenaires Techniques et Financiers
|
21
|
L’Union Européenne
|
22
|
Coopération Suisse - DDC
|
23
|
OFDA / USAID
|
24
|
Ambassade de France
|
25
|
Ambassade des Pays Bas
|
26
|
ONUFEMMES
|
27
|
Consulat Honoraire du Togo
|
28
|
Ambassade de Cote d’Ivoire
|
29
|
Ambassade du Burkina Faso
|
|
ONG / Société Civile
|
30
|
Mairie du District de
Bamako
|
31
|
Mairie des Communes I à
VI de Bamako (6 communes + commune de Niamakoro)
|
32
|
Plan Mali
|
33
|
COMADE
|
34
|
Terre des hommes
Lausanne
|
35
|
Haut Conseil Islamique
|
36
|
APAF Muso Dambé
|
37
|
AJDM
|
38
|
Samu Social
|
39
|
GRADEM
|
40
|
BNCE - Mali
|
41
|
CAFO
|
42
|
WILDAF
|
43
|
APDF
|
44
|
Ecpat Luxembourg
|
45
|
Centre de Bollé mineurs
filles
|
46
|
RAO
|
47
|
Save The Children
|
48
|
EDUCO
|
49
|
CNOP
|
|
Organisations / Groupements des enfants
|
50
|
Parlement
National des Enfants
|
51
|
Conseil Consultatif
National des Enfants et Jeunes du Mali
|
52
|
Association des Enfants
et Jeunes Travailleurs du Mali (AEJT)
|
53
|
Action pour la Promotion
des Jeunes et Enfants Communicateurs (APJEC)
|
54
|
ADDAD
|
|
Presse / Media
|
55
|
Studio Tamani
|
56
|
L’Indépendant
|
57
|
La Radio Klédu
|
58
|
L’ESSOR
|
59
|
Nouvel Horizon
|
60
|
Les Echos
|
61
|
ORTM
|
62
|
Chérifla TV
|
63
|
L’Indicateur du
Renouveau
|
64
|
Le Soir de Bamako
|
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