THEME CENTRAL:
CRISES, GUERRES ET CONFLITS, EN AFRIQUE INTERVENTIONS
MILITAIRES ET GOUVERNANCE DES RESSOURCES :
QUELLES REPONSES DES MOUVEMENTS SOCIAUX AFRICAINS?
La journée du 16 octobre commence
en retard par une plénière d’ouverture, les panelistes ; Mme Aminata
Dramane Traoré du Mali, M Demba Moussa Dembélé du Sénégal, Samira, le
représentant de la jeunesse sénégalaise, après leurs discours relatif au thème
central du forum, ils ont fini par présenter le programme des quatre jours du
forum.
Les
militantes de l'ADDAD, après la plénière, ont donc pu assister à différents
ateliers dans la matinée et dans l’après midi sur la question de l'accaparement
des terres, de l'accaparement de l'eau, sur la question des migrants, sur les
violences faites aux femmes...
La troisième journée nous amène
au 17 octobre, date à laquelle est programmé l’atelier de l'ADDAD de 13h30
à15h30 dans une salle de 50 places :
THEME :
VIOLENCES FAITES AUX TRAVAILLEURS DOMESTIQUES ET STRATEGIE COMMUNE POUR LA RATIFICATION DE LA CONVENTION C189 DE L’OIT
En effet, l'atelier était animé
par la Présidente de l'ADDAD-Mali Sitan FOFANA, la Vice-présidente de
l'ADDAD-Mali Bintou Traoré, la secrétaire générale de l'ADDAD-Burkina Fasso
Sakinatou Ouedraogo et la modératrice Meriem Belhadj. Il a rassemblé une
trentaine de personnes.
La Présidente a commencé par un
discours de présentation et l'historique de l'association ADDAD (Association de
Défense des Droits des Aides ménagères et travailleurs Domestiques) depuis sa
création à ce jour en passant par les moments clefs tels que le Forum local de travailleurs
domestiques de l'ADDAD qui a réuni plus de 400 personnes et a lieu
chaque année au mois de mars au siège d el’ADDAD, la Journée du 1er Mai des
aides ménagères et travailleurs domestiques organisée par l'ADDAD à Bamako
qui se déroule chaque année et le Forum
qui a lieu au siège de l'ADDAD réunissant les aides ménagères et domestiques
avant leur retour dans les villages en juin, les formations juridiques,
syndicales et alphabétiques, les meeting de sensibilisation sur le droit des
aides domestiques
par celle-ci. Elle a mis l'accent
sur la formation juridique et syndicale apportée aux aides ménagères et
travailleurs domestiques ainsi que sur la qualité de prestations de services
proposés aux employeurs.
Elle a ensuite présenté
les objectifs et revendications que se sont fixés tous les acteurs de
l'ADDA :
Ø le
respect strict de la loi et du Décret
n 96-178/P-RM, portant application de la Loi n 92-20 en République du
Mali et en particulier des articles suivant:
Article D.86-4:
Tout engagement de personnel de maison fait l’objet d’une déclaration établie par l'employeur
Article
D.86-10: L’employeur ne peut convenir d’un salaire mensuel inférieur à 21.936 FCFA
Article
D.86-16: La durée des services est fixée à 10 heures maximum par jour.
Article
D.86-20: Un repos hebdomadaire est donné à raison de 2 demi-journées dans la
semaine
Ø Faire ratifier la Convention
C189 de l'OIT par le Mali.
.
Ø Ces actions ne pourront se faire
qu’en rassemblant les différents acteurs/trices pour voir comment soutenir
l’ADDAD dans sa stratégie pour protéger les intérêts matériels et moraux des
travailleurs/euses domestiques par tous les moyens juridiques et conventionnels
possibles
Ø Se lier avec d'autres
organisations pour une même et unique convergence afin de mettre en place un
comité multi acteurs/trices pour soutenir les actions de l’ADDAD pour la
défense des droits et la protection des intérêts des jeunes filles aides
ménagères et domestiques.
Ø Continuer à renforcer le réseau
au niveau sous régionale, la présence de Sakinatou de l’ADDAD du Burkina Faso
témoigne de l’émergence du réseau sous régional.
Ø Des liens sont aussi en train
d’être tisser avec d’autres pays du continent comme l’Afrique du Sud
Sitan Fofana a conclu par la corrélation du thème central du
Forum Social Africain et l'ADDAD :
« L'exode
rural à bas échelle s'est amplifié avec le plan d'ajustement structurel imposé
dans les années 80. Le programme de développement imposée par le FMI et la
Banque Mondial sur nos gouvernements développent les villes au détriment des
villages, pas d'infrastructures, le chômage en hausse, l'insécurité foncière
grimpe… ce plan n'a pas vocation à servir les intérêts de nos pays…
Touchent de pleins
fouées les femmes et les enfants. Le dispositif de la Banque Mondiale impose
depuis 30 ans des politiques économiques à nos gouvernements, un modèle qui est
un échec. C’est lamentable ceci ruinant la fonction publique, l'agriculture...
Ce sont des promesses de développement non abouti qui sont à l'origine des
migrations des exodes ruraux massifs, des crises et conflit. »
C’est dans l’émotion que la deuxième intervention par
la vice présidente Bintou Traoré, a édifié l’assemblée.
En ville, elles sont pour la
plupart du temps, du a leur naïveté, victimes de toutes les injustices. Souvent
elles sont enceintes avant même d’être mariées et subissent une double
peine : la honte de retourner au village et virées par leur patron-ne qui
ne veulent pas d'aide ménagère enceinte ou avec enfant. Toutes ces jeunes filles sont perdues dans ce nouveau
contexte. Désespérées elles sont aussi des proies faciles. Certaines se
prostituent ou se retrouvent esclaves sexuelles avec tout son cortège de
conséquences néfastes : traumatismes, maladies, perte de confiance et de
dignité. En ville, celles qui sont employées deviennent des « bonnes »
à tout faire.
En effet elle a mis l’accent sur les expériences vécues, notamment les violences physiques et morales que subissent les filles, relatant les conditions de vie parfois inhumaines sur le plan nutritionnel et sur le plan de l'habitat.
Ensuite
la secrétaire général de l'ADDAD-Burkina Fasso, Sakinatou, a pris la parole
pour confirmer le rôle de l'association, elle a exprimé sa gratitude à
l'ADDAD-Mali sur l'aide qui leur a été apportée pour la mise en, place de
l'ADDAD-Burkina Faso et la formation juridique et syndicale indispensable pour
protéger et défendre l’intérêt des jeunes filles aides ménagères et
travailleurs En effet elle a mis l’accent sur les expériences vécues, notamment les violences physiques et morales que subissent les filles, relatant les conditions de vie parfois inhumaines sur le plan nutritionnel et sur le plan de l'habitat.
domestiques qui avaient un besoin
cruel d’être soutenues. C’est avec vigueur elle a lancé à la salle :
-
« Oui à
un travail décent pour les travailleurs domestiques y compris les
aide-ménagères » (limitation du temps de travail et amélioration des
conditions de travail) Agissons !
-
« Autorités
politiques et législatives, ratifier la convention C189 de l’OIT, c’est
promouvoir un travail décent, digne et reconnus pour tous les travailleurs
domestiques du Mali »
-
« La convention 189 (C 189) de l’OIT, véritable
instrument de protection des enfants / jeunes travailleurs domestiques contre
les violences. »
Après ces trois interventions
chaudement félicitée à l’applaudimètre le débat a commencé axé principalement
sur 4 thématiques :
1. Des
précisions sur l’ADDAD (son origine….)
2. Le
maillage des relations de l’ADDAD des
autorités (police, ministères aux associations
3. L’accueil
et la prise en charge des bonnes en difficulté
4. Mais
le débat le plus animé s’est déroulé autour de l’application du décret. En
effet la plupart des femmes de la salle avaient elles mêmes des travailleuses
domestiques et disaient qu’elles ne pouvaient pas payer le salaire légal, une a
rencherit « parfois y en a qui n’ont que
30 000FCFA/Mois comment voulez vous les payer 21 000
FCFA ?? » Ce genre de remarque illustre bien le peu de considération
qu’ont les bonnes, dans quelles conditions elles vivent
et sont traitées..
Cette heure de débat qui a
regroupé divers participant-es de différents pays ( Sénégal, Togo,Mali…) et
différents catégories d’acteurs (syndicalistes, associations, représentante de
la Maison de la Femme, de l’Enfant et de la Famille…) a permis de mieux faire
connaitre l’ADDAD et de tisser de nouveaux liens :
Ø
L’Union nationale des travailleurs du mali
(UNTM) a demandé de les rencontrer à Bamako pour nous soutenir, et mettre sur
pied avec d’autres acteurs une stratégie de lobby vers le gouvernement du Mali
pour la ratification de la convention 189 de OIT
Ø
Une association similaire du Sénégal a demandé
comment s’organiser pour renforcer le réseau sous-régional
Conclusion
Cet atelier a permis de mieux
faire connaitre l’ADDAD et de partager
les vécus des employées et des employeur/euse-s. Même si cela passe par des
échanges houleux, il est nécessaire et souvent salutaire. La preuve en a était
avec à la fin des débats, un retour très positif et un encouragement général
des officiels et associations présents.
Toute l’assemblée a salué l’initiative de l'ADDAD, ils ont remercié les
militantes de leur action et ont encouragé l'ADDAD a continué dans ce sens. Un
souhait très fort de pouvoir tisser des liens et d’élaborer une stratégie
commune a émergé, en particulier sur la sensibilisation et le plaidoyer pour « lutter contre l’esclavage moderne »
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