Bamako le 08 mars
2015
DOSSIER DE PRESSE DE L’ADDAD
A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE FEMMME
Introduction
Vu le nombre de victimes grandissant, l’UACDDDD
(l’Union des Associations et des
Coordinations pour le Développement et la Défense des Droits des Démuni(es)),
dont plusieurs de nos villages sont membres intervient pour la cause des aides
ménages et domestique, d’où la création de l'Association de Défense des Droits des Aides Ménagères et Domestiques dont le sigle est « A.D.D.A.D. ».
L’ADDAD sur le plan
national est membre de l’UACDDDD, et
sur le plan international elle est membre de NO-VOX International.
L’ADDAD est
née il y a 4 ans de la volonté de faire entendre la voix de celles qui
subissent sans rien dire. Elle est née par ce que « nous aussi nous
avons des droits ». L’ADDAD est aujourd’hui active dans les 6 communes du
district de Bamako, de la région de Koulikoro et de Ségou à travers 14 groupements
dont 12 à Bamako. Elle est créée par les aides ménagères et travailleuses
domestiques,
Cette journée du 08 mars appartenant à toute
les femmes du monde entier, est l’une des occasions pour cette jeunée
association de s’exprimer devant les médiats
qui transmettront nos messages. Aussi une occasion d’informer l’opinion
publique des décrets et loi national et des conventions internationales en
faveur de nous les travailleuses domestique.
Les objectifs de l’ADDAD sont :
Ø Renforcer les capacités de l’ADDAD dans ses tâches fondamentales que
sont l’effectivité et la promotion des droits des aides ménagères et
domestiques.
Ø Mettre en œuvre une
réglementation légale du travail pour des aides ménagères et domestiques, (statu
particulier des travailleuses domestiques)
Ø Protéger les intérêts matériels et moraux de toutes les aides ménagères
et travailleuses domestiques par tous les moyens juridiques et conventionnels
possibles.
Ø Développer les actions de solidarité et de plaidoyers y compris dans
l'espace public, au niveau national et dans la sous région.
Ø Défendre l’unité et l’identité culturelle des bonnes, faire la
promotion et la protection des droits humains des bonnes et travailleuses
domestiques.
Ø Apporter un changement positif des droits des travailleuses
domestiques,
Ø La ratification de convention C 189 de l’OIT par le gouvernement du
Mali
Problématiques
- Dans les villes nous sommes considérées comme des
choses à tout faire, certaines familles d’emploi nous font subir toute sorte de
violences : corporelles, verbales, des sévères punitions. Violées soit par
d’autres garçons ou même par les membres de la famille d’emploi, (mari ou fils
de la patronne).
Nous ne sommes pas égales aux femmes de la ville,
surtout pas à leurs
filles. La durée de travail est illimitée, nous
travaillons 24h/24, donc sans repos. Nous nous
réveillons depuis le premier chant du coq et nous nous couchons très
tard, cela n’empêche qu’on nous réveille encore dans la nuit en cas de besoin.
En retour, nous recevons des minables
salaires qui varient entre 4 000F
Cfa soit 6 ,1 euro et 7 500F
Cfa soit 11,4 euro/mois. Rares sont celles qui sont payées à 10 000F Cfa
soit 15 euro/mois. Nous sommes mal nourries (nous n’attendons que les muettes
de repas), mal logées (nous dormons dans les cuisines, les magasins, les
vestibules ou même sur les balcons des maisons…).
Par manque d’assistance et de mauvaises conditions de
vie, certaines d’entre nous attrapent des maladies surtout contagieuses
(maladies sexuellement transmissibles, palus…) ou même des grossesses non
désirées. Cela les conduit dans des graves erreurs comme : l’avortement
sans pour autant connaître les conséquences, dont la perte de vie, de fertilité
ou elles abandonnent les bébés, par peur de la tradition) au village, car la
plus part d’entre nous sont déjà données en fiançailles ou en mariages.
En cas d’un de ces genres de problèmes, nous sommes
renvoyées par la patronne, souvent sans argent, nous nous retrouvons dans la
rue sans protection. Ces situations s’expliquent non seulement par exploitation par la
classe moyenne montante et par l’ignorance totale des droits des salariés (Décret n° 96-178/P-RM, du 13 juin 1996 portant
application de diverses dispositions de la Loi no 92-20 du 23 Septembre 1992 portant Code du
Travail).
Aussi les conditions
générales d’emploi et de rémunération du personnel de maison sont ignorées (Application
de l’article L.86, Article D.86-10): L’employeur et le travailleur ne
peuvent convenir, pour l’emploi exercé d’un salaire inférieur aux taux ci-après
correspondant aux catégories définies à l’article précédent:
CATEGORIES
|
TAUX
MENSUEL (1)
|
Catégorie
I
|
21.936
|
Catégorie
II
|
23.338
|
Catégorie
III
|
25,641
|
Catégorie
IV
|
28.947
|
Catégorie
V
|
32.346
|
Catégorie
VI
|
33.646
|
Catégorie
VII
|
35.049
|
(1). Indemnités spéciales, de cherté de vie
et majorations légales incluses.
Il y a
aussi et surtout de la part de l’Etat, un manque d’information et de
sensibilisation de la population malienne en général et celle du district de
Bamako en particulier sur les droits et leurs applications. Or, aujourd’hui il
ne fait l’ombre d’aucun doute de la nécessité et l’obligation de la mise en
place d’un environnement juridique adapté aux réalités.
Il
faut ajouter l’inefficacité de l’intervention des structures de
défense pour la cause.
Et
quand on fait référence à article 6 et 12 de la déclaration des femmes
(Article
6
La loi doit être l'expression de la volonté générale; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.
Article 12
La garantie des droits de la femme et de la Citoyenne nécessite une utilité majeure; cette garantie doit être instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de celles à qui elle est confiée)
La loi doit être l'expression de la volonté générale; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.
Article 12
La garantie des droits de la femme et de la Citoyenne nécessite une utilité majeure; cette garantie doit être instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de celles à qui elle est confiée)
En
effet, malgré l’abolition de l’esclavage et encore l’existence des réseaux
nationaux et internationaux pour la défense des droits des enfants et surtout
des femmes, aucune considération du statut des femmes n’est accordée à nous les
aides domestiques venues de la campagne.
Ça parait même étonnant qu’une bonne convoque sa patronne devant la justice,
pourtant nous sommes toutes égales.
Conclusion :
Nous femmes et filles travailleuses domestiques, nous profitons de
la journée international de la femme pour redemander aux autorités maliennes de
revoir notre condition de vie et de travail, et faire respecter les lois et
décrets qui régit le travail de maison.
La ratification et
l’application de la loi C189 : véritable outil pour un travail décent.
« NOUS
AUSSI NOUS AVONS DES DROITS "
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