ADDAD-Mali
face aux autorités
Conférence
de plaidoyer
Les
aides ménagères à pied d’œuvre
Une forte délégation de
l’Association de Défense des Droits des Aides Ménagères et Domestiques (ADDAD)
a pris part à la conférence nationale de plaidoyer que la Fondation Terre des
Hommes Lausanne (TDH) a organisé hier jeudi 14 janvier 2016 à l’hôtel Onomo en
partenariat avec la Coalition Malienne de Défense des Droits des Enfants
(Comade).
De par la constitution
du 25 février 1992, le Mali s’engage pour la promotion et la protection des
droits des enfants. Dans cette dynamique, des instruments politiques et des
textes nationaux ont été élaborés et adoptés pour le respect des droits et la
protection des enfants, notamment la politique nationale pour la protection et la promotion des enfants au
Mali adoptée en 2014, le Code de protection des enfants en cours d’élaboration
et le Code du travail du Mali avec des
éléments spécifiques sur le travail des enfants. La mobilisation des enfants
concerne très souvent les enfants travailleurs domestiques, les vendeurs
ambulants, les enfants talibés, les enfants mendiants, les enfants de la rue,
entre autres.
Selon les constats, au
cours des vastes déplacements migratoires, ces enfants et ces jeunes sont
particulièrement exposés à diverses violations de leurs droits : aux abus,
à la négligence, à l’exploitation sexuelle, traite, à la délinquance juvénile,
à la mendicité, à l’intégrisme religieux, à l’association aux groupes armés. Il
ressort des données que beaucoup d’entre eux disposent de très peu
d’accompagnement, de soutien, d’accès aux services sociaux de base et de prise
en charge de qualité. Aujourd’hui, les
réalités montrent plusieurs facettes de cette mobilité et tendent plutôt vers
une compréhension du phénomène, et par
conséquent un besoin d’accompagnement à travers des actions concrètes,
mécanismes et dispositifs qui assurent de façon appropriée une meilleure
protection aux enfants en mobilité. C’est pourquoi, cette conférence nationale
de plaidoyer à l’endroit des plus hautes autorités du Mali avait pour
thème : « Mettre en place des dispositifs multisectoriels
d’accompagnement protecteur des mineurs migrants non accompagnés ».
Elle vise à :
Améliorer les
dispositifs et mécanismes institutionnels pour une meilleure protection des
mineurs migrants non accompagnés au Mali ; informer les décideurs
nationaux, les partenaires techniques et financières sur l’approche mobilité et
la situation des enfants migrants non accompagnés au Mali et en Afrique de
l’Ouest ; inciter les décideurs nationaux et les responsables des
structures techniques de l’Etat à prendre en compte la protection de l’enfant
et à mettre en place des dispositifs et mécanismes d’accompagnement des mineurs
migrants non accompagnés ; inciter les décideurs nationaux et les
responsables des structures techniques à s’engager et à prendre des actions
concrètes concernant la révision des accords bilatéraux, la ratification de la
convention 189 de l’IT, et l’amélioration des conditions de vie et de travail
des enfants mineurs non accompagnés, l’adaptation des textes aux besoins de
protection des enfants concernés par la mobilité ; offrir un espace
d’interpellation directe des autorités par les enfants en mobilité sur leurs
situation, proposer des alternatives
pour l’amélioration des conditions des enfants en général et ceux concernés par
les mobilités ; présenter aux plus hautes autorités la déclaration des
enfants en situation de mobilité pour des actions concrètes et immédiates en faveur d’un
meilleur accompagnement des enfants le long de leurs parcours migratoires.
Les
aides ménagères et domestiques qui constituent aussi des couches vulnérables
ont activement pris part à cette rencontre nationale de plaidoyers. Elles
avaient à leur tête, leur présidente, Mme Sitan Fofana. Selon elle, leur
association a été créée pour faire entendre la voix de celles qui subissaient
sans rien dire. Pour elle, leur organisation ne ménage aucun effort pour
défendre les droits des aides ménagères et domestiques. Aux dires de Sitan
Fofana, à travers cet atelier, il s’agit d’informer les plus hautes autorités
de notre pays sur les difficultés auxquelles les enfants en situation de
mobilité font face. Les aides ménagères et domestiques occupent une place de
choix dans ce lot. « Nous
mettrons à profit cet atelier pour mettre un accent particulier sur nos
différentes difficultés afin de trouver des solutions. C’est dans les villes
que nous sommes considérées comme des choses à tout faire, certaines familles
d’emploi nous font subir toutes sortes de violation, c'est-à-dire des
violations verbales, des agressions physiques et des viols ».
Elle
estime que les droits des aides ménagères peuvent d’ores et déjà connaitre des
avancées concrètes par l’application du décret 96-178/P-RM du 13 juin 1996
portant l’application de diverses dispositions de la loi n°92-20 du 23
septembre 1992 portant Code du Travail. C’est pourquoi, elle a insisté sur
l’application de l’article L.86, et l’article D 86-10 sur les conditions
générales d’emploi et de rémunération du personnel de maison. Elle estime que
l’application des textes les concernant constitue un véritable problème au
Mali.
Tougouna A TRAORE/Nouvel Horizon
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